Le Béton, un essentiel du monde moderne venu de l’Antiquité.
Depuis son avènement au XIX ème siècle par James Parker, Louis Vicat ou encore Joseph Monier ; le béton est devenu un incontournable de nos constructions modernes. Sous le nom de Béton Armé, Béton Précontraint ou Béton Haute Performance ; il est la condition sine qua none de la solidité de nos bâtiments actuels. Mais saviez vous que sa première appellation lors de son avènement en 1796 fut celle de Ciment Romain ? Cela en référence à ses origines antiques. Car malgré l’engouement de notre civilisation moderne pour ce matériau de prédilection, c’est bien sous l’Antiquité (et plus précisément sous la Rome Antique) que l’on en trouve les premières traces …
Un matériau issu de l’Antiquité :
A vrai dire, l’utilisation de mélanges d’argiles pour les constructions est même attesté sous la Haute Antiquité, durant l’ère mésopotamienne. Cependant, rien n’en subsiste aujourd’hui. Certainement du fait de sa composition (eau, terre, sable, gravier), plus proche de celle du torchis que du béton au sens où nous l’entendons habituellement. La technique continuera de s’affiner sous l’Antiquité Egyptienne durant laquelle la chaux fait son entrée dans la composition du matériau. Ce qui lui vaudra d’être notamment utilisé pour la construction de pyramides, vers 2600 av J.C.
Cependant, au Ier siècle av J.C ; les romains re-visitent ce mélange si prisé pour bâtir l’Empire que nous leur connaissons … Et nous laisser de merveilleux vestiges, telles que les Thermes de Caracalla (datant de l’an 216). Un sublime témoignage tout autant de leurs talents architecturaux, que de leurs avancées scientifiques.
Un mélange de cendres volcaniques & une prouesse encore inégalée :
En effet, les chercheurs contemporains s’accordent à dire que le béton romain était en fait un mélange pouzzolane (une roche constituée de cendres volcaniques) et de tuileaux broyés finement. Des matières premières bien différentes de celles utilisées sous la Haute Antiquité, mais qui assurent aux édifices une solidité inégalée. Du reste, cette solidité est encore exacerbée dans le cas des constructions en bord de mer. Cela parce que l’eau salée modifie la composition du béton et permet l’apparition de minéraux tels que la tobermorite (silicate de calcium hydraté) ou la phillipsite (silicate hydraté de potassium, de calcium et d’aluminium). Or, c’est justement la cristallisation de ces minéraux qui renforce le béton, le rendant inaltérable.
Du reste, si la composition du béton actuel est fixée par un règlement de 1906 et est constituée de ciment, sable, gravier et eau ; elle connaît pourtant de multiples variantes. Et peut-être une forte alcalinisation du mélange, à la manière des constructions romaines en bord de mer, viendra-t-elle renforcer la substance et la rendre indestructible ? Remettant au goût du jour le Ciment Romain ?
Quoiqu’il en soit, voilà une belle épopée pour ce matériau venu du fin fond des âges …
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